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Affichage des articles du 2017

Hajni, la reine du café

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Samedi 16 décembre 2017, le Kávépörkölő de Tokaj proposait plein de gâteaux crémeux préparés par les habitants du coin. Un concours les départageait, organisé par Hajni Pracser, propriétaire de ce lieu spécial réservé à l'amateur de vrai et bon café. Depuis 2013, on peut boire du vrai et bon café à Tokaj, grâce à Hajni Pracser et Ronn Wiegand ! Crédit photo :  Gabriella Kecskés. C'était le tout premier concours de gâteaux de la région, l'Adventi süteménysütő verseny . Il se déroulait au Tokaji Kávépörkölő Manufaktúra és Kávéház. Hajni Pracser, bien dans son époque, avait recruté les participants via Facebook. Le mot d'ordre : les spécimens devaient comporter au minimum un ingrédient de la région. Du miel, des amandes, des noix, de la citrouille, de la confiture faite maison, des prunes, des raisins, du vin... Seize gâteaux trônaient sur la table. Cookies à la citrouille, Flódni, Kossuth Kifli, gâteau de l'Avent, etc. Les cookies à la courgette, prix du

Quand Vivaldi et Tokaji Aszú convolent

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Ne vous arrive-t-il pas de vivre une situation "innocente" qui s'avérera, des années après, d'une grande importance pour vous ? Comme un concert d'interprètes inconnus (de vous), que vous découvrez par le plus grand des hasards, lors d'un festival. Sur le coup, vous vous rendez bien compte que c'est exceptionnel, ce concert. Qu'il s'y passe quelque chose de plus que d'habitude. Mais à ce point... Madame ma Mère au Festival du Zemplén. Crédit M.H. Jubilatoire Nous fêtons nos dix ans de mariage, en plein été 2009. En plein festivals estivaux. Le Piémont de Tokaj en est gorgé de début juillet à la fin août. Le pays de la musique, de Ferenc Liszt et de Zoltán Kodály, se déchaîne dans la région des grands liquoreux alors que le soleil est au zénith. Tous ceux qui choisissent cette période de l'année pour la découvrir sont servis. Demandez aux sommeliers allemands que vous invitions lors du festival du Zemplén, qui bouillonne au coeur du

Au trot, Papa Noël !

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Chez nous, c'est à cheval que le Père Noël distribue... des papillotes. Il s'appelle Mikulás, Szent Miklos (Saint Nicolas), c'est donc le 6 décembre. En Hongrie, c'est lui le Père Noël. Et le 25 décembre ? C'est le Petit Jésus qui met les cadeaux sous le sapin. Dans la cour du collège réformé, les Mikulás sonnent les cloches. Crédit photo M.H. Le Père Noël s'est levé tôt ce matin au nord-est de la Hongrie. Il fait encore nuit. Enfin, les Pères Noël, car ils sont plusieurs. Oui ils sont cinq, dont une Mère Noëlle, écriture inclusive oblige. Avec leurs Krampuszok, les petits diables qui distribuent les fessées pour les enfants pas sages, ils se préparent. Ils ne sont ni dans une fabrique de jouets, ni dans une forêt magique. Ils sont dans un endroit qui fleure bon le crin et le fumier. Derrière le gosier Le troupeau se met en branle en plein brouillard. Il traverse les champs au bruit des clochettes et s'enfonce au lever du jour dans la ville à

Arte, les dessous d’un tournage (2)

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A Pest, de l'or et du soleil Grâce au professionnalisme de Vincent Pérazio et Sébastien Thiébot, de Grand Angle Productions, la semaine annoncée catastrophique s’avérera pleine de surprises. A Budapest, nous buvons à la santé de Tokaj ! Sur les bords du Danube. Là, j'ai failli tomber à l'eau. La pluie ne cessa de tomber le dimanche aussi. Je pris le train pour Budapest, afin de rejoindre mes deux acolytes et commencer le tournage. Je leur avais fixé rendez-vous au Két Szerencsen, QG des bobos budapestois, cuisine hongroise revisitée dans une ambiance calfeutrée et chaleureuse. Je fus bavarde, évidemment. A part la douche incessante, tout se profilait à merveille, les rendez-vous étaient pris, les lieux trouvés. Je leur avais concocté une semaine riche, rencontres de producteurs, visites de caves très particulières et les fameuses archives de Sátoraljaújhely qui nécessitaient des démarches pointues. A Budapest, les deux gars savaient ce qu’ils voulaient. Un plan d

Arte, les dessous d'un tournage (1)

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Grosse pluie sur la 37 C'était le 17 octobre 2015. Il pleuvait des cordes. J'avais rendez-vous avec István Szepsy, à Mád. Le vigneron était dans une phase dépressive - la morosité du ciel aidant sûrement - et il se confia à moi, comme il lui arrive de le faire, autour d'un verre dans son fief,  l'Első Mádi Ház, un café au style italien à l'entrée de la bourgade. Il faisait le point sur les vingt dernières années, à l'aide d'un crayon et d'un papier sur lequel il dessinait des courbes et des chiffres, et se posait plein de questions sur l'avenir et les nouvelles directions à prendre pour ses soixante hectares de vignes et ses vins. Habitué à rebondir - il n'est pas le plus impressionnant et le plus respecté des producteurs de Tokaj pour rien -, il me dressa, dans un nouvel élan, un tableau enthousiaste et plutôt culotté de son projet : faire des Aszú de Crus, et les vendre en petites quantités à des prix astronomiques. Bouche à l'enver

Betti

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L'examen se tient à 14 heures. Au 12, Szent Erzsébet, la salle de concert de l'école de musique de Sárospatak. Gabika néni, la professeure de violon, a préparé un morceau de bienvenue qu'une dizaine d'enfants interprètent tous en coeur, donnant le ton. Béla bacsi, le directeur, et Monika, son adjointe, battent la mesure inlassablement, avec leur tête. Ils dodelinent, machinalement. Les petits commencent, avec du pengetés . Ils font claquer les cordes sous leurs doigts de bébé, en esquissant quelques notes. Puis les plus grands défilent, les uns après les autres. Jupes noires et blouse blanche pour les filles, pantalon noir et chemise blanche pour les garçons, avec parfois un gilet brodé de fleurs hongroises multicolores flanqué sur le dos. Les filles ont des noeuds dans le cheveux qui leur donnent un air sage. Les violons grésillent. Les archets crissent. L'espoir grandit avec la taille des enfants. Mais la déception est grande. Plus les jambes sont longues,

Etoiles d'ici et d'ailleurs

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Pourquoi ? Pourquoi avoir quitté les étoiles des Champs Elysées pour s'installer à Olaszliszka ? Combien de fois m'a-t-on posé la question. On ? Des parents d'élève (hongrois), essentiellement. Paris, la Ville Lumière, qui attire la Terre entière, le symbole de l'amour, du romantisme, de la mode, de la beauté, de la gastronomie, des palaces et des grands restaurants, cetera cetera... Alors qu'Olaszliszka... Village paumé au bout de l'Europe de Schengen, à la frontière slovaque et ukrainienne. Village petit, village tsigane, village maudit, village meurtri. Le visage du parent forme alors une grimace. Ce rictus qui accompagna longtemps le nom de la commune. Je baisse les yeux. J'ai mal. Mal pour "mon" village. Mais cela ne dure pas. Je les relève et là, je dis, très distinctement, pour bien me faire comprendre de mes amis magyars, "A Olaszliszka aussi, on a des étoiles." J'ai posé mes dicos à Olaszliszka en 2004. Les dicos, exis

Le vertige de la page noire

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Voilà ce qui arrive quand on a trop de choses à raconter. Le vertige de la page noire, comme dit Augustin, notre fiston de 17 ans qui est à Pékin pour une année scolaire. On lui a demandé de nous poster tous les dimanches un Long-Courrier de Chine, prolongement de notre Long-Courrier familial, un journal à parution variable né avec notre faire-part de mariage, il y a dix-huit ans. Augustin nous raconte ses aventures de Pékinois, mais il a problème : trop de choses à écrire, pas de temps pour le faire. Tiens, les chiens ne font pas des chats. L'écriture, c'est de la matière, de l'inspiration, mais c'est aussi de la rigueur, une vraie rigueur. Les bons auteurs le savent et c'est grâce à cette exigence qu'ils sont édités. Autrement dit : avoir des choses à raconter, c'est bien, mais le faire vraiment, c'est mieux. Notre Chinois d'adoption s'y tient. Quant à sa mère... Ce Blog, cela fait des années que je l'imagine. Que je le tourne et le re